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la maternelle

caractérisée par trois tableaux d’honneur publiant les noms des meilleurs élèves. À gauche, la loge de la concierge et un escalier d’appartement ; à droite, le bureau de la directrice, le préau et la cantine ; en face, la cour de récréation.

C’est une petite école maternelle de trois classes, parfaitement insuffisante pour le quartier. Mais, que diable ! la grandeur d’une école dépend du terrain acquis et non du chiffre de la population.

Une directrice et deux adjointes se partagent un stock d’environ deux cents enfants. La directrice se charge des tout petits, de deux à trois ans ; les deux autres divisions comprennent les moyens, de trois à cinq ans, et les grands, de cinq à sept.

La classe des tout petits et celle des grands sont au rez de-chaussée, à la suite du préau. Le premier étage est occupé par la classe des moyens et par l’appartement de la directrice.

Dans la cour en rectangle, un marronnier au tronc noir est prisonnier, tout seul, à peu de distance du coin où s’alignent les dix cabines de water-closet. À cet arbre nostalgique, les propriétés mitoyennes ne montrent que leur fond : trois grands murs aveugles, avec des ébrèchements de poutres et de meulières.

Mes fonctions de femme de service ont commencé le 1er octobre. Quelques jours avant, j’étais allée recevoir ma nomination de la directrice. Car c’est la directrice qui nomme ; seulement (il y a un petit seulement) sa délégation est soumise à l’agré-