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ment du préfet, et, lorsqu’une place est vacante, la préfecture a soin d’envoyer plusieurs postulantes et de faire savoir que l’une d’elles, expressément désignée, étant particulièrement recommandable et recommandée, « l’administration serait très heureuse » de lui voir accorder la préférence. À part cela, le choix de la directrice est absolument libre.

Ma directrice est une femme de quarante ans, veuve, encore très belle, extrêmement bien parée, avec toutes sortes de recherches pour dissimuler un embonpoint regrettable. J’ai admiré, dans sa réception, une pratique consommée de l’amabilité :

— Aimez-vous les enfants ? a-t-elle demandé d’une apostrophe rieuse, en m’analysant d’un regard perplexe, puis, sans écouter mes protestations de dévouement, elle m’a expliqué allègrement mes fonctions, d’après le Règlement, invoqué comme un avantage, à tout bout de phrase.

La femme de service est priée d’arriver strictement à six heures du matin, pour l’allumage des feux, en hiver, pour l’arrosage de la cour et l’aération des classes, en été. À partir de sept heures, en été, et de huit heures, en hiver, elle doit être continuellement à la disposition de la directrice et des adjointes pour tous les soins matériels nécessaires aux enfants et notamment pour la conduite aux cabinets et aux lavabos, à neuf heures, avant l’entrée en classe et à une heure, après le déjeuner. Le matin, pendant la classe, c’est-à-dire de neuf heures