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Page:Léon Frapié - La maternelle, 1904.djvu/29

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la maternelle

un quart à onze heures et demie, elle entretient les feux, prépare les paniers et les tables de réfection, répond à tous les appels, en cas d’accident malpropre, et garde les élèves si la directrice ou une maîtresse a besoin de s’absenter. Ensuite elle habille ceux qui vont prendre leur repas dans la famille, elle sert le déjeuner, sous la surveillance d’une maîtresse et aide les tout petits à manger.

Après le repas et le service de la cour, il faut dégraisser les tables et le parquet. À quatre heures, distribution des paniers, habillage et organisation de la sortie avec les maîtresses. Ensuite, nettoyage minutieux des classes évacuées, et, seulement après le départ du dernier enfant, balayage du préau. (Les enfants que les parents viennent chercher peuvent rester jusqu’à six heures en hiver, jusqu’à sept heures en été.) Dans les temps froids, on monte de la cave environ dix seaux de charbon de terre. En somme, la journée est à peu près terminée à sept heures, en hiver, et à huit, en été.

Je m’inclinai en grande satisfaction. Je n’entrevoyais pas plus de treize à quatorze heures de travail quotidien pour mes quatre-vingts francs par mois et je me disais : il n’y a encore rien de tel que l’Administration.

Avant de me congédier, la directrice ajouta rondement, avec un sourire de générosité personnelle :

— Quand deux jours de fête se succèdent, vous employez l’un d’eux, celui que vous voulez, à faire le lessivage général des parquets.