Page:Léon Frapié - La maternelle, 1904.djvu/326

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de bien faire » qui présente pour moi l’avenir en progrès.

Que diable ! ce n’est pas le sage Léon Chéron, le discipliné ne contenant aucun imprévu, qui peut recéler l’Espoir !

J’ai reçu une convocation solennelle de mon oncle : « Il sera heureux de tenir le rôle qui eût appartenu à mon père dans la circonstance présente. » Il m’attend après-demain, dès le commencement des vacances.

Voilà où j’en suis ! J’ai beau ne pas agir : les événements marchent en dehors de moi, malgré moi ! Et la situation va se dénouer, à sa date, semble-t-il, comme si j’avais pris part à une série de faits convenus.

Que de chemin parcouru ! Cette lettre de mon oncle ne m’a pas révoltée ; elle m’a seulement donné un tremblement qui dure encore et aussi une lourdeur de sang et de pensée… Ai-je donc rêvé ma résistance ? Il y a donc en moi deux personnes : l’une qui refusait, l’autre qui acquiesçait ?

Je ne suis pas sûre des paroles de lassitude que j’ai laissé entendre à Mme Paulin ; sans doute elles équivalaient à un consentement.

À moi-même que répondre ? je ne peux pas dire que je n’aime pas ?…

Mais, à mesure que mon cœur se dénonce, mes remords aussi se précisent. Et je ne peux pourtant pas mentir du jour au lendemain à toutes mes résolutions !