d’évoquer à loisir le sort tragique des locataires précédents.
Des jours ont passé. Comment cela va-t-il ? Je ne peux pas répondre autrement : cela va bien.
Et d’abord, j’ai revu le fameux M. Libois, délégué cantonal.
Déception ! Malgré les dires de Mme Paulin, mon impression est qu’il ne m’honorera d’aucune persécution.
Il ne regarde pas les femmes de service, il a bien trop affaire avec la directrice : ce qu’ils en débitent tous les deux ! Pas possible, ils ne parlent pas de l’école.
Mme Paulin a raison sur ce point : ce monsieur n’est pas mal ; une belle santé, ma foi ! Il sait interroger les enfants ; son visage bienveillant, réfléchi, n’est pas précisément gai, il porte plutôt le reflet de la gaieté, avec une certaine lassitude élégante.
Ce monsieur tenait à la main des revues et un livre ; sans doute il fait de la littérature. Parbleu ! son affection pour les enfants consiste en la recherche de documentation. Ce monsieur met les pauvres en chefs-d’œuvre… Je m’étonnais aussi qu’il donnât son temps pour rien avec une telle prodigalité : le code masculin s’oppose aux dépenses sans profit.
Ses yeux pâles, des yeux de Russe, inventorient de temps en temps la normalienne. Bonne chance !
Je l’ai frôlé une fois par la nécessité du service,