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Page:Léon Pirsoul - Dictionnaire wallon-français (dialecte namurois), t. 1, 1902.djvu/22

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Explications préliminaires et indispensables


J’ai tâché de m’attacher à rendre avec exactitude la prononciation wallonne où elle s’écarte de la prononciation française. Il est évident, en effet, que si dans les mots nationaux un nouveau son appelle une nouvelle lettre ou une nouvelle combinaison de lettres, dans les mots empruntés à une langue étrangère, on doit conserver, autant que possible, le signe primitif de cette langue, quoiqu’il ait reçu une nouvelle valeur.

Un des caractères principaux du wallon, et qu’il faut noter d’abord, est sa hardiesse dans la tendance à simplifier les mots et à les abréger. Il en résulte que tout ce qui peut s’élider, s’élide particulièrement dans les terminaisons ou suffixes, qui toutes sont plus ou moins mutilées, voire même dans le corps d’un mot ; ensuite, conséquence naturelle de cette affaiblissement, que ce qui reste d’un mot, la syllabe essentielle en est d’autant plus renforcée. Ceci s’applique également aux phrases. Le mot qui, à l’état isolé, reste intact, perd sa première syllabe (si elle n’est pas tonique) aussitôt que la voix trouve un point d’appui dans le mot précédent.

On dira, par exemple, absolument parlant, on seûl, on boigne tchivau, mais après une syllabe masculine tch’vau : on bia tch’vau. Tous les mots sont susceptibles d’une élision analogue, quelle que soit la dureté de la consonnance qui en résulte : le wallon n’hésite pas à prononcer : djè l’a s’paurdu, pour sipaurdu, one sicoissaire pour des s’coissaires.

Le wallon ne tolère les initiales sc, st, sp, sm, sb,