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MAR

indiquer ; laisser une ou des marques durables sur ; coudre sur le linge des lettres ou des marques destinées à le faire reconnaître ; faire inscrire un pigeon pour un concours et faire apposer une marque ou un cachet sur une grande plume de l’aile.

Mârkeu, n. m., marqueur, personne qui met une marque ; mârkeu d’chasse, personne préposée à faire les chasses (voy. chasse et bale) ; mârkeu d’pidjon, celui qui marque les pigeons ; ouvrier dans les verreries chargé de constater les produits à mesure qu’on les apporte au magasin.

Mârlin, n. m., merlin, espèce de massue dont les bouchers se servent pour assommer les bœufs ; se dit aussi d’un bâton, une canne, d’une grosseur démesurée.

Marlouwète, n. f., belette, ce mot est rarement dit.

Mârmite, n. f., marmite, vaisseau de métal, à anse, pour laire bouillir les aliments ; le contenu.

Li Mârmite, le premier journal wallon, édité par M. L. Godenne, en 1883. Vers cette époque, Godenne, qui venait de s’établir imprimeur à Namur, éditait un petit journal portant le titre La Réclame, dans les colonnes duquel il eut l’idée de faire passer quelques Couïonades walones (y parurent aussi, de ce temps-là, les premières poésies de Aug. Vierset). Cela fut du goût des Namurois, le tirage du journal s’en ressentit. Godenne, qui depuis longtemps déjà pensait à publier un journal purement wallon, se mit à l’œuvre et fit paraître, le 25 mars 1883, le premier numéro de La Marmite, qui obtint un succès colossal ; on se l’arrachait. Les vendeurs de journaux faisaient résonner les murs de la bonne ville de Namur de leurs cris, accompagnés du tintement de leur sonnette, annonçant aux habitants, comme un grand événement, la naissance du premier journal wallon. Le second numéro fut tiré à 5000 ex., les 3° et 4° à 8000, les 5e et suivants à 15, 000 ex. Le journal fut vendu et crié à Bruxelles, dans tous les coins de la Wallonie, et même à Paris et à Londres. Godenne, pendant la première année de la fondation du journal, n’eût pour collaborateur que Pierre Tasnier (Pierre del Mârmite), originaire de Wavre, doué d’un esprit original et personnifiant le type du vrai bohème, exerçant tous les métiers ; il collabora à un journal de Tourcoing.

La seconde année, Tasnier abandonnait Li Mârmite, laissant Godenne seul à la tâche ; il fut heureusement secondé