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le kalevala

Sans interrompre son repas, et s’appuyant sur la table, il demanda de sa voix rauque : « Que viens-tu dire, pourquoi accours-tu ici, misérable ? »

Pillti, la petite servante, répondit : « Je suis venue ici pour demander un bain, afin que la faible puisse y trouver un soulagement à ses douleurs, l’infortunée aide et secours. »

La femme de l’horrible Ruotus s’avança brusquement au milieu de la chambre, et elle dit : « Pour qui demandes-tu ce bain, pour qui cherches-tu aide et secours ? »

Pillu, la petite servante, répondit : « C’est pour notre Marjatta. »

Alors, la femme de l’horrible Ruotus s’exprima ainsi : « Il n’est aucune maison de bain dans le village, aucune chambre de bain dans Sariola qui soit disponible ; mais au sommet de la montagne de Kytö, dans un bois de sapin, se trouve une écurie dans laquelle la prostituée peut accoucher, la femme perdue mettre bas ses petits ; le souffle humide du cheval lui tiendra lieu de bain ! »

Pillti, la petite servante, se hâta de revenir auprès de Marjatta, et elle lui dit : « Il n’est point de bain dans le village, pas une seule chambre de bain dans Sariola. La hideuse femme de Ruotus s’est exprimée ainsi : Il n’est aucune maison de bain dans le village, aucune chambre de bain dans Sariola qui soit disponible ; mais au sommet de la montagne de Kytö, dans un bois de sapin, se trouve une écurie dans laquelle la prostituée peut accoucher, la femme perdue mettre bas ses petits ; le souffle humide du cheval lui tiendra lieu de bain ! » Telle est la réponse de la méchante femme. »

Marjatta, la pauvre fille, fondit en larmes ; puis elle prit la parole et elle dit : « Il me faut donc aller, comme une mercenaire, comme une esclave gagée, sur la montagne de Kytö, au milieu du bois de sapin ! »

Et elle releva les plis de ses vêtements, elle prit un