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Page:Lévi - L’Inde civilisatrice, 1938.djvu/135

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arbres fruitiers de l’Asie Centrale, le pêcher (cīnānī « la chinoise »), le poirier (cīnarājaputra « le prince de la Chine ») sont introduits dans l’Inde par les otages de Kaniṣka. D’autres apports passent aussi, moins concrets, mais plus importants. L’Iran transmet à l’Inde, sous les auspices de la Scythie, ses rêves messianiques, son paradis, son culte du soleil (Mitra) et de la lumière, sa fièvre de cosmogonie mystique. Et le bouddhisme en expansion voit surgir dans son sein le Messie Maitreya, le paradis de Sukhāvatī, les dieux de lumière : Amitābha, Avalokiteçvara, la Gnose (Prajñā). Une immense mythologie, d’immenses spéculations vont s’édifier sur les bases étroites de la foi ancienne. Gondopharès et Kaniṣka ont continué l’œuvre de Ménandre. Par eux l’Inde arrachée à son isolement orgueilleux est passée dans le bloc toujours croissant des civilisations humaines.