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Page:Lévi - L’Inde civilisatrice, 1938.djvu/162

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VII

L’ÂGE D’OR : DYNASTIE DES GUPTA

Probablement à aucune époque de sa longue histoire, l’Inde n’a connu plus de prospérité, plus d’activité, plus de fécondité, plus de raffinement qu’au cours du ive et du ve siècle. La dynastie des Gupta recueille l’héritage des Maurya, vacant depuis cinq cents années ; une lignée de grands princes crée, maintient, organise un grand empire, protège et cultive les lettres et les arts ; c’est l’époque qui voit naître Çakuntalā et les autres chefs-d’œuvre du plus classique des poètes hindous, Kālidāsa. Nous en sommes sûrs, nous l’affirmons, tout nous en avertit, sauf la chronologie, qui toujours nous fait défaut. Il faut être personnellement mêlé à l’indianisme pour concevoir le cas extraordinaire de l’Inde. Tout est à construire par des tâtonnements successifs ; l’histoire procède à la manière de l’enfant qui bâtit un jeu de patience avec des contours de hasard qu’il essaie d’emboîter. La date même des Gupta est une conquête encore récente de la science : les rois Gupta avaient, eux aussi, fondé une ère nouvelle qui a survécu à la dynastie et qui s’est maintenue pendant plusieurs siècles dans plusieurs régions de l’Inde. Cette ère