part du dimanche 8 mars 319. Mais avant d’aboutir à ce résultat définitif et incontesté, on avait tour à tour accroché cette ère à l’ère des Çaka, 78 apr. J.-C., ou proposé, sur la foi de combinaisons laborieuses, l’an 166 et l’an 190.
Le premier souverain de la dynastie se trouve porter le même nom que le fondateur de la dynastie Maurya. Il est, lui aussi, un « protégé de la lune », Candra-gupta. Son père Ghaṭotkaca, son grand-père (Çrī) Gupta ne font pas figure dans l’histoire. Candragupta se classe par un mariage qui prépare ou consacre son succès, et que ses descendants rappellent encore avec fierté. Il a épousé une princesse, Kumāradevī, du clan des Licchavi. Bien avant les Maurya et Alexandre, au temps du Bouddha et de son émule le Jina, les Licchavi formaient une aristocratie puissante, une sorte de patriciat qui dominait l’opulente cité de Vaiçālī ; l’église bouddhique et l’église jaina se font gloire également de les avoir comptés parmi leurs premiers partisans. L’Inde impériale se montra sans doute soupçonneuse et malveillante à l’égard de l’ancienne noblesse locale, attachée à ses traditions d’indépendance. Les Licchavi disparaissent de la vallée du Gange ; les plus hardis vont sans doute chercher fortune au dehors ; après l’ère chrétienne, une dynastie Licchavi s’installe dans l’Himalaya, au Népal. Candragupta I prend le titre impérial ; il est mahārājādhirāja « roi au-dessus des grands rois ». Nous avons de lui des monnaies d’or qui, comme les monnaies des Kuṣaṇa, reproduisent l’étalon romain de l’aureus ; mais ici l’art est purement hindou d’inspiration et de facture ; l’ensemble est charmant d’élégance, de grâce, de sentiment décoratif : le roi et la reine se regardent dans