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Page:Lévi - L’Inde civilisatrice, 1938.djvu/168

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dvīpa, il n’y a pas un endroit pour y demeurer en paix. Le roi, ayant entendu ces paroles, envoya des gens avec des pierres précieuses pour offrir des présents au roi Samudragupta. Et c’est pourquoi jusqu’à présent ce sont les moines du royaume de Ceylan qui résident dans ce monastère. »

À l’appui du voyageur chinois, l’épigraphie apporte son recoupement. Le sol de Bodhi-Gayā, si riche en souvenirs du passé, a rendu deux inscriptions, une stèle et une dédicace qui rappellent des donations dues à Manāraman, originaire de Ceylan (Lankā), disciple d’une série de maîtres où figurent deux Upasena. Les Annales Singhalaises, chronique de couvent compilée au ve siècle et complétée ultérieurement par des additions successives jusqu’au xixe siècle, connaissent le roi Kirti Çri Meghavarṇa dont elles placent le règne entre 304 et 332 apr. J.-C. Le synchronisme de Meghavarṇa et de Samudragupta garantit la valeur de la tradition singhalaise. Et le roi Meghavarṇa est précisément représenté comme un fervent Bouddhiste ; c’est sous son règne que la relique sainte entre les reliques, la dent du Bouddha, offerte encore aujourd’hui à l’adoration des fidèles dans une pagode de Kandy (au-dessus de Colombo) est apportée à Ceylan ; elle y venait du Kalinga où longtemps elle avait sanctifié la Ville de la Dent (Dantapura) ; pour la dérober aux menaces d’une invasion, une princesse du Kalinga l’apporta cachée dans l’épaisseur de sa chevelure. Meghavarṇa l’accueille en grande pompe et la transporte au milieu d’une magnifique procession dans le temple qui lui est destiné. Poète comme Samudragupta, comme le Çaka Rudradāman, comme Harṣa, comme la