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Page:Lévi - L’Inde civilisatrice, 1938.djvu/191

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mongols doivent eux-mêmes faire front contre des concurrents qui les poussent, surtout contre les Jeou-jan ou Jouen-jouan qui se sont organisés vers 400 et qui dominent depuis Karachar jusqu’à la Corée ; la résidence de leur souverain est au nord de Touen-houang. Parmi les tribus que les Jeou-jan ont soumis figurent les Houa, qui vont bientôt jouer un grand rôle. À la suite d’événements inconnus, les Houa abandonnent leurs anciens pâturages, s’élancent au galop vers l’Occident et soudain débouchent sur l’Oxus, comme avaient fait près de six siècles auparavant les Yue-tche vaincus par les Hioung-nou. Comme les Yue-tche, introduits dans l’histoire de l’Asie indienne et iranienne y perdent leur ethnique pour recevoir le nom de la famille des Kouchans qui les gouverne, les Houa passés à l’ouest du Pamir y sont connus sous un nom qui désigne chez eux la famille royale, les Hephthalites. Dès le début de son règne qui va de 420 à 438, le roi Sassanide Bahrām V, le fameux Bahrām Gōr (l’onagre), héros de roman et d’épopée, est en lutte contre eux ; déjà ils ont pénétré en Bactriane. Bahrām les arrête, les refoule, et dans une nouvelle bataille près de Merv, il tue leur roi. Mais une victoire sur ces hordes amorphes du nord n’est jamais qu’un délai gagné. Le successeur de Bahrām, Yezdegerd II (438-457), doit recommencer la lutte pour dégager la Bactriane de nouveau envahie. Peroz (459-484) envoie d’abord contre les Hephthalites au nord de l’Oxus une armée qui va se perdre dans les sables du désert ; il se met lui-même à la tête d’une nouvelle expédition qui aboutit à un désastre ; il est tué, et la Perse doit se résigner à payer tribut à son vainqueur. Le long et triste règne de Kavādh (488-531) voit les Heph-