dont l’objet fut le maintien du statu quo dans l’Empire. Frédéric II n’avait pas eu l’initiative de cette ligue, mais il en approuva le principe et en prit résolument la direction.
Les deux partis demandèrent à la presse de soutenir leurs prétentions devant le public, et les écrivains politiques combattirent avec passion pour ou contre la Ligue des princes. Pour la première fois depuis longtemps, l’opinion était en quelque sorte consultée sur une question d’intérêt national. Nous devons donc penser que les arguments employés de part et d’autre étaient les plus propres à agir sur les esprits et à emporter leur assentiment. Si l’Allemagne eût été près d’une transformation politique, si l’idée d’un grand changement eût été populaire, si elle eût été seulement agitée, nous en trouverions l’écho dans cette polémique. Mais, sur ce point, les deux partis sont muets. Autant, depuis 1815, les publicistes allemands ont réclamé avec insistance une Allemagne unifiée, redoutable à ses voisins, et capable de revendiquer son rang parmi les grandes puissances ; autant, en 1785, ils étaient unanimes à vouloir que l’Allemagne, dans son intérêt même, restât divisée et morcelée.
Les publicistes qui plaident pour l’Autriche se tiennent en général sur la défensive. Ils s’efforcent de justifier sa politique et de rassurer le public sur les ambitions qu’on lui prête. Évidemment, si la Bavière et l’Autriche étaient réunies sous un même souverain, qui fût en même temps l’empereur, l’unité politique de l’Allemagne aurait fait un grand pas. Mais les adversaires de la ligue se gardent bien de le dire. Ils évitent de montrer les forces