Aller au contenu

Page:Lévy-Bruhl - L’Allemagne depuis Leibniz, 1907.djvu/66

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le Patriote de Hambourg nous donne une idée[1] de ce que les historiens appellent la « bestialité » des étudiants d’alors. « Je n’attends rien de la génération présente, dit-il[2] » qui suivra. C’est pour les maîtres et les étudiants de l’avenir que j’écris. Les uns seront peut-être moins pédants, et songeront davantage à enseigner des choses de quelque utilité ; les autres seront peut-être plus soucieux d’apprendre, et de vivre honnêtement. »

À côté de ces articles d’une porté générale, d’autres ont un intérêt purement local. L’auteur se plaint, par exemple, du mauvais étal du pavé de Hambourg, ou s’inquiète des moyens de soulager les pauvres et de restreindre la mendicité. Mais le plus souvent, c’est une leçon de morale pratique qu’il prétend donner à ses compatriotes. Il finit même par leur proposer le modèle de l’éducation et de la vie d’un citoyen de Hambourg, tel qu’il devrait être[3]. « Son père, homme de bon sens, l’avait destiné au commerce, mais ne le garda pas tout de suite à son comptoir. Pasiteles (c’est le nom de ce citoyen parfait) suivit l’école publique jusqu’à dix-sept ans, et le gymnase jusqu’à dix-neuf. — (L’auteur condamne ainsi indirectement l’usage de prendre un précepteur à la maison, comme faisaient nombre de familles riches, pour imiter les grands.) — « En même temps, le jeune homme recevait une instruction professionnelle : il apprenait la comptabilité, la tenue de livres, et les langues vivantes que ses

  1. LXIX, Voyez ce numéro tout entier.
  2. LXXXII, p. 275
  3. N CLV.