Page:Lévy-Bruhl - L’Allemagne depuis Leibniz, 1907.djvu/67

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relations et sa correspondance lui rendaient nécessaires. Mais les exercices du corps et les arts d’agrément n’étaient pas négligés pour cela… Il m’a avoué cent fois que, pour rien au monde, il n’aurait voulu être privé de la culture supérieure qu’il avait reçue. Il en a recueilli trois avantages principaux : il a pu, dans ses voyages, converser avec les personnes les plus distinguées, profiter, pour ses affaires, de ses connaissances géographiques et scientifiques, et surtout occuper libéralement ses loisirs. Il prend part à Hambourg aux affaires publiques, en se gardant de verser dans aucun excès… » Mais voici le plus important. « Dans son train de maison, tout était convenable et de bon goût, mais aussi tout était bourgeois. Il connaissait et observait scrupuleusement la différence entre un bien-être bourgeois et la façon de vivre des nobles et des gens de cour. Tous les amusements utiles et modérés étaient permis dans sa maison ; mais d’assemblées, de bals, de soirées de gala ou de jeu, il n’en était pas soufflé mot dans son dictionnaire bourgeois… Sa grande préoccupation était de bien élever ses enfants. » Remarquez avec quelle insistance l’auteur appuie sur ce mot « bourgeois ». Évidemment il veut tracer à la classe moyenne une route qui soit bien à elle, où elle puisse avancer sans mentir à ses goûts, sans dépasser ses moyens, sans forcer son naturel, aussi loin de la grossièreté du bas peuple que du luxe de la noblesse. « J’ai montré la folie, dit-il plus d’une fois, d’une magnificence exagérée en fait de carrosses, de jardins, de dîners, de funérailles, etc. » Dans le dernier numéro (28 décembre 1726), il jette un regard sur les