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L’ÉCOLE DES BICHES

Marie a quitté ses parents pour aller habiter maritalement avec son artiste, mais la prudente Caroline ne lui a pas laissé prendre une résolution si radicale sans préalablement lui avoir fait assurer par le comte une honnête indépendance.

Adrien, par la protection du comte, est devenu un artiste à la mode, et jouit déjà d’une assez jolie fortune. Sa maison, grâce à l’ordre et au goût de Marie, est, par son comfort et son élégance d’une tenue parfaite. Nos deux ménages se visitent réciproquement, et malgré des intérêts divers, leur bonne nature les retient toujours dans une heureuse intimité. Il n’est pas jusqu’à la soubrette Antonia qui ne se ressente de ce bonheur commun. Remplacée dans son service par une étrangère qu’on tient dans une position subalterne, elle a l’intendance de la maison de Caroline, et elle s’acquitte avec tant d’intelligence et de désintéressement de ces nouvelles fonctions, que, pour reconnaître un dévouement qui ne s’est jamais démenti, la maîtresse a fait de sa soubrette presque une