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Page:L’Œuvre de P.-C. Blessebois, 1921.djvu/104

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L’ŒUVRE DE P.-CORNEILLE BLESSEBOIS


degré de perfection que je consens même que le bonhomme Rocher soit votre aide, pourvu que vous l’obligiez à se faire raser la barbe, car je vous assure qu’il m’a défiguré tout le visage avec ses pointes d’alène. Je consens même qu’il soit des nôtres à table ; mais afin d’y boire le petit coup en repos, il n’y aura pas de danger de convier aussi la petite bossue. J’ai appris de la chronique qu’elle excuse volontiers toute chose lorsqu’on l’en fait de moitié et que l’on fait briller un écu au soleil dans sa vieille patte. Je ne vous en dirai pas davantage, et je réserve à tantôt à vous assurer de l’affection de Dorimène à l’honneur de votre service. »

Céladon ayant lu ce billet à son ami, ils trouvèrent que Dorimène était venue d’elle-même où ils avaient résolu de l’amener, et ayant appelé le valet qui avait coutume de les servir, ils lui commandèrent de couvrir la table et de faire monter Le Rocher et sa femme. Le Rocher était de trop bonne humeur pour rompre la partie, mais sa femme jugea à propos de ne point apporter à leur régal le sinistre aspect de ses yeux, et d’ailleurs elle crut mieux faire les affaires en demeurant dans la cuisine, où elle savait bien qu’elle ne serait pas oubliée. Il n’y eut donc que le concierge qui se fit de fête, et Céladon ne faisait que d’achever de lui apprendre l’honnêteté de Dorimène lorsqu’elle parut avec Hïante.

Elle était extrêmement propre, et la beauté de ses habits était rehaussée de l’éclat éblouissant de quan-