Aller au contenu

Page:L’Œuvre de P.-C. Blessebois, 1921.djvu/146

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

132
L’ŒUVRE DE P.-CORNEILLE BLESSEBOIS


aveugle, et quel respect assez frivole m’empêche maintenant de cueillir le fruit de mes peines ? L’Amour qui me conduit en ces lieux n’est-il pas le même dieu qui t’a plongée dans ce favorable sommeil, et ne serais-je pas enfin digne de tous mes supplices si je laissais échapper l’occasion qu’il me présente de terminer mes ennuis ? » En achevant ces paroles, il se releva de terre et se mit le plus doucement qu’il lui fut possible auprès de Mlle Vente ; il la fit tomber sur le dos petit à petit, et après cela il lui ouvrit insensiblement les cuisses et découvrit enfin le charmant autel, où il sacrifia incontinent après.


            « Que de charmes ! dit-il alors ;
            L’adorable et le divin corps !
            Le beau conduit qui mène à l’âme ! »
            Et puis, redoublant ses transports
            Et la liberté de sa flamme :
            « Le bel animal que la femme !
Voyons si le dedans est comme le dehors. »
            Il se glissa vers la partie
            Où l’amour met l’honneur en sac ;
Car son v.. s’allongeait de même qu’un ziczac
            Et ne faisait jamais une lâche sortie.
Il était mieux fourni de poils frisés et noirs
            Qu’un bœuf n’est bien muni de cornes,
            Il était plus grand que les bornes
            Dont on divise les terroirs.
Au manche d’une hache il était comparable,
      Il répandait son sp.... à gros bouillons,