Page:L’Œuvre de P.-C. Blessebois, 1921.djvu/204

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

190
L’ŒUVRE DE P.-CORNEILLE BLESSEBOIS


Et si je soupirai, ce fut de la tristesse
D’avoir indignement prodigué ma tendresse.

Pourtant, sans me flatter, je vis plus d’un regard
Qui semblait dans mon cœur demander quelque part ;
Mais comme d’un rocher la racine profonde
Ne s’ébranle jamais par les effets de l’onde,
Ainsi je conservai ma résolution
Et ne sentis jamais la moindre émotion.

Iris fut dans ce jour de mon âme bannie,
Sans espoir de pouvoir y rentrer de sa vie ;
Jusque-là, qu’à présent je me sens de dépit
Qu’elle ait pu pour une heure occuper mon esprit.


Enfin on ne la regardait plus, après cette élégie, qu’avec honte et mépris, et quelque fausse prude, dont la conduite n’était pas plus raisonnable que la sienne, mais plus cachée, ne faisait que parler de ses actions, de ses rendez-vous et de ses parties, et publiait hautement ses désordres.

Elle vit bien qu’elle avait assez fait à Callopaidie, et que ce métier ne vaut plus rien quand on le professe ouvertement ; si bien qu’elle obligea son mari d’en sortir par de fausses raisons et par de feintes considérations domestiques, auxquelles il se rendit, ne sachant ce que c’est que de ne pas suivre ses volontés. Il consentit, à sa sollicitation, de choisir Pottamie pour son séjour ; elle préféra cette ville à plu-