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Page:L’Œuvre de P.-C. Blessebois, 1921.djvu/221

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HISTOIRE AMOUREUSE DE CE TEMPS


il y trouvait, sans pourtant que son linge ni ses jupes en fussent chiffonnés, ce qui la jetait quelquefois dans des transports à le quereller. Elle lui fit voir le sonnet qui s’ensuit, lui disant que si un amant lui voulait plaire, il n’aurait à prendre d’autre méthode que celle qu’il enseigne ; mais il ne le lut pas mieux qu’il ne l’entendit.

SONNET

Perdez cette méthode, ô timides amants,
D’aimer avec ardeur un objet et vous taire,
Comment prétendez-vous adoucir vos tourments
Si le trop long silence à vos maux est contraire ?

Croyez-vous que cacher ainsi vos feux ardents
Soit le meilleur moyen à qui désire plaire ?
Les dames n’aiment pas ces cœurs discrets et lents
Et veulent quelquefois un amant téméraire.

Un respect importun traversant nos désirs
Cent fois vient nous ravir de ravissants plaisirs
Et ne repaît nos feux que de chimères vaines.

Tout amant qui se tait en l’amoureuse ardeur
Est indigne à jamais d’avoir quelque faveur
Et semble mériter ce qu’il souffre de peines.


Enfin, un jour, lasse de toutes les avances qu’elle avait faites, elle voulut jouer de son reste et eut recours à la démonstration, pour lui rendre plus sensible ce qu’elle avait à lui faire connaître et, comme