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Page:L’Œuvre de P.-C. Blessebois, 1921.djvu/260

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L’ŒUVRE DE P.-CORNEILLE BLESSEBOIS


connus pleinement et à loisir. Néanmoins, nous ne dîmes pas à la comtesse qu’il était de mon intrigue la première fois qu’elle fit le Zombi ; au contraire, je la remis sur ce chapitre pour en faire une nourriture à sa joie et pour en faire servir ce puissant Irois à quelque chose.

            Je suis certain que Son Altesse
            S’est fait l’esprit de la moitié ;
            En baisant chez la comtesse,
            J’ouvrais devant lui, par pitié,
            Le chemin de la politesse,
            Et je l’y poussai par adresse,
Bien qu’il n’ait pas pour elle une forte amitié.

Elle m’apprit ce jour-là que du vivant de sa mère elle lisait quelquefois dans un livre de magie que la bonne femme conservait soigneusement, et qu’elle lui avait trouvé tant de goût qu’elle s’y serait rendue très célèbre si on ne l’en avait point empêchée ; que ce livre renfermait une infinité de secrets d’une merveille incroyable, et, toutefois, mis en expérience. Surtout elle me parla d’une certaine figure de cire qui représentait une personne ennemie et par le moyen de laquelle on se vengeait invisiblement de son original toutes les fois qu’il en prenait envie. Elle me demanda si je savais ce que c’était ; je lui répondis que je le savais, et elle se contenta pour lors de ma réponse.