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Page:L’Œuvre de P.-C. Blessebois, 1921.djvu/274

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L’ŒUVRE DE P.-CORNEILLE BLESSEBOIS


heure que ce fût. — Si mon frère vous y attrape, reprit le vicomte, il vous chaponnera, je vous en avertis ; prenez-y garde. — Il ne m’y attrapera pas ce soir, répliquai-je, puisqu’il est à la Grande-Terre. Obligez-moi seulement de ne vous en aller pas sans moi, je n’arrêterai qu’un moment. » Le vicomte donna son cheval à son nègre, qui ne nous avait point quittés ; il alla au Grand-Pérou, et je fus chez la comtesse de Cocagne.

            De même qu’un dauphin n’arrête
      Et ne repose point ni la nuit ni le jour,
            Encor que l’humide séjour
            Soit agité par la tempête,
            De même l’homme est sans arrêt,
            Le jour et la nuit il est prêt
            À faire une action rebelle.
            Son oreille s’ouvre au péché,
            Il le trouve quand il l’appelle,
            En quelque lieu qu’il soit caché.

« Vous venez bien tard, me dit-elle ; où avez-vous laissé le prince étranger ? — Je l’ai envoyé faire le Zombi chez la marquise de Saint-Georges, répondis-je, et demain vous entendrez dire qu’il aura fait tant de ravages pour votre service, que vous l’en aimerez davantage de moitié. — Vous l’avez donc rendu invisible ? reprit-elle. — Oui, madame, continuai-je, et d’abord que vous m’aurez rendu heureux, j’irai aussi épouvanter la mère du marquis du Grand-Pérou