Page:L’Œuvre de P.-C. Blessebois, 1921.djvu/279

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LE ZOMBI DU GRAND-PÉROU


néanmoins il avait calmé son courroux, et qu’il ne doutait point que je ne refisse bien ma paix.

            J’ai les oreilles d’un sonneur,
Je ne m’étonne pas du bruit de la comtesse ;
            Elle a, dis-je, perdu l’honneur,
            Rien ne lui donne mal au cœur,
Et ce qui s’est passé n’est qu’une gentillesse.

Nous trouvâmes bonne compagnie chez la mère du baron du Marigot. Benjamin de Gennes, qui était du nombre et qui ne perd pas une parole, des nouvelles qui se débitent chez le nouvel hôte, nous conta que le bruit était commun des violences que l’on avait faites la nuit passée à la comtesse, et que l’on m’en accusait principalement. « Ah ! répondit la mère du baron, pour le coup je suis témoin de l’injustice que l’on fait à M. de C... ; il a couché céans, j’ai causé avec lui une bonne partie de la nuit, et nous rendrons témoignage, s’il le faut, qu’il n’est point sorti de son hamac depuis dix heures et demie tout au plus, que je lui donnai du linge pour changer. — La vérité est ferme, dis-je aussi à Benjamin de Gennes, et le mensonge est faible, il se dissipe comme un nuage, et je vais envoyer quérir la comtesse de Cocagne, pour vous faire connaître qu’elle n’a point de plaintes à faire de moi, ou du moins qu’elle n’en a point de la nature de celles dont la chronique scandaleuse m’accuse. »