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Page:L’Œuvre de P.-C. Blessebois, 1921.djvu/58

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L’ŒUVRE DE P.-CORNEILLE BLESSEBOIS


Seront ainsi que toi parjures et légers,
Passibles aux douleurs en tous lieux étrangers,
Et verront sous leurs pas la mort blême et cruelle,
Lorsque j’aurai croyance à la femme infidèle.

TOINON

Quelqu’un a pris plaisir à se jouer de toi.

LUBIN

Barbare ! oses-tu bien encor parler à moi.
Et ne rougis-tu pas de l’excès de ton crime ?
Un peu d’honneur devrait t’en rendre la victime,
Effacer dans ton sang sa honte et sa noirceur.
Mais, perfide, tu n’as ni honte ni pudeur,
Et sous le beau semblant d’une feinte sagesse,
Tu fais des attentats dignes d’une tigresse.

TOINON

Confonds-moi du récit de ce que j’ai commis,
Et…

LUBIN

  Sous ta volonté je ne suis plus soumis.
Je te suis désormais plus froid et plus rebelle
Que ta beauté jadis ne me rendit fidèle.

TOINON

Ai-je à quelque berger donné quelque faveur
Qui t’ait déjà porté la jalousie au cœur ?
Tu connais à peu près de quoi je suis capable.

LUBIN

Oui, je sais ton humeur bénigne et charitable.
En veux-tu davantage ?

TOINON

        Achève.