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LE RUT OU LA PUDEUR ÉTEINTE
LUBIN
Ne laisse pas tomber ce fléau sur ma tête ;
Ou tu gèles mon sang d’un si subtil poison
Que la seule terreur m’en trouble la raison.
TOINON
Est-ce sincèrement ?
LUBIN
D’une langue fidèle.
Je t’ai toujours dépeint mon amour immortelle.
TOINON
Eh bien ! pour preuve enfin qu’on te veut pardonner.
Que veux-tu ?
LUBIN
Le baiser qu’on m’a voulu donner.
TOINON
Peut-être encore un coup ton humeur dédaigneuse…
LUBIN
Mignonne, ne crains point.
TOINON
Je suis trop généreuse ;
Du moins fais la moitié de ce tendre chemin.
LUBIN
Amour, sois-tu béni, qui m’as tendu la main !
ÉPIGRAMME
Votre parrain était un veau,
Et son ignorance sans bornes,
De vous baptiser chevreau,
Dont vous n’avez rien que les cornes.