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Page:L’Œuvre de P.-C. Blessebois, 1921.djvu/67

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LE RUT OU LA PUDEUR ÉTEINTE


Elle est belle, il est vrai ; mais elle n’aime pas.
Il la faut imiter ; faisons-en peu de cas.

À quoi bon le secours des soupirs et des larmes ?
   Y trouve-t-on quelque douceur ?
Pour un cœur généreux ce sont de faibles armes
Qui ne servent jamais qu’à croître la douleur.
   Ton change ne me fait point peur,
   Je suis nourri dans les alarmes,
Et sans perdre le temps en discours superflus,
L’amour que j’eus pour toi ne m’importune plus.



LE TOMBEAU DE Mme LA PRINCESSE D’ILSENGHIEN

Passant, qui que tu sois, voyant ce mausolée,
Arrêtes-y tes pas et le baigne de pleurs ;
C’est l’auguste sujet des plus vives douleurs
Dont jamais la patrie ait été désolée.

Au tribunal divin ma princesse appelée
Se peut fort justement comparer à des fleurs
Dont l’amour du Soleil efface les couleurs
Que la nature avait l’une à l’autre mêlée.

Depuis ce coup fatal qui nous verse du fiel,
Certain contentement semble paraître au ciel,
Dont ma grande princesse est sans doute la cause.

De son plus riche azur il est soudain paré,
Et le jeune blondin qui jamais ne repose
À de son plus bel or le firmament doré.