Aller au contenu

Page:L’Œuvre de P.-C. Blessebois, 1921.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

58
L’ŒUVRE DE P.-CORNEILLE BLESSEBOIS


Le bel honneur pour moi d’imiter le ballon,
D’être tantôt au ciel et tantôt au talon ;
Bienheureux ! au retour de la voûte azurée,
Crainte de m’écorcher, de trouver belle entrée,
Car sur ce peu de chose est assis mon espoir ;
Mon labeur du matin paye mes frais du soir.
Ainsi, las et repu de votre marchandise,
Vous la pouvez offrir à quelque sot de mise,
Qui croira comme moi, dans les commencements,
Qu’il a les premiers fruits des derniers enjoûments,
Et qui, dans les transports de sa flamme nouvelle,
Attestera le ciel que vous êtes pucelle ;
Mais qui, bientôt expert dans ce badin métier,
Trouvant un grand chemin pour un petit sentier.
Et fâché d’avoir fait un pas de jeune bête,
Ne vous fera qu’un c des pieds jusqu’à la tête.
Lors, j’aurai du plaisir, dans le fond de mon cœur,
De voir sur vos vieux jours croître ainsi votre honneur,
Et dirai que le sort à la fin détermine
D’une exécution que vingt ans il rumine.



À L’HONNEUR DE M. DE MARLE

INTENDANT DE LA GÉNÉRALITÉ D’ALENÇON


Pégase, Bucéphale, Alfane,
Pacolet et Bayard sont des plus grands chevaux
Les cinq parfaits originaux ;
Et de Marle est celui d’un malicieux âne.