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Page:L’Œuvre de P.-C. Blessebois, 1921.djvu/75

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LE RUT OU LA PUDEUR ÉTEINTE


Sans conscience ainsi que sans pitié ;
Il ne vaut rien, ni flatté, ni prié ;
Bref, la femme est un démon délié ;
Car penses-tu vivre en paix auprès d’elle ?
   Tu ne saurais.
Son cœur paraît triste et mortifié
Au moindre mal dont l’homme est châtié ;
Mais fais-m’en voir une qui soit fidèle
Jusqu’à se pendre à la même ficelle
Dont le bourreau étrangla sa moitié ?
   Tu ne saurais.



SUR LE MARIAGE DE M. DE LA R… AVEC MADEMOISELLE D…

Épithalame.


Puissante déité qui présidez aux noces,
  C’est à ce jour tant désiré
  Qu’il faut bander toutes vos forces
  Pour verser de douces amorces
  Sur cet hymen par la gloire inspiré.

  Gardez-vous bien, grande Lucine,
  D’apporter une froide mine
  Aux appas de cette union ;
  Vous n’êtes pas bonne devine,
Ou vous savez que sa chaste origine
  Est la haute perfection
Et que le dieu qui ces amants domine,
  Se fit brèche dans leur poitrine
À la faveur de la discrétion.