Page:L’Algèbre d’Omar Alkhayyami.djvu/12

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


PRÉFACE.





Il y a plus d’un siècle que l’algèbre d’Alkhayyâmî fixa pour la première fois l’attention d’un savant mathématicien.

En 1742, Gérard Meerman publia à Leyde son « Specimen calculi fluxionalis, » précédé d’une préface dans laquelle le célèbre auteur esquisse rapidement, mais avec érudition et élégance, le développement successif du calcul analytique. En parlant des progrès que les Arabes avaient fait faire à cette branche des mathématiques, il cite ([1]) un manuscrit arabe du traité d’Alkhayyâmî, légué par Warner à la bibliothèque de Leyde. Il conjecture que ce manuscrit pourrait bien contenir la résolution algébrique des équations cubiques. Cela n’est pas ; car on verra dans la suite que les découvertes d’Alkhayyâmî, quelque ingénieuses qu’elles soient, n’ont rien de commun avec celles des algébristes italiens du seizième siècle. Il est vrai que le titre du manuscrit arabe, tel que le donne le catalogue de la bibliothèque de Leyde, pouvait faire croire le contraire.

En effet, on retrouve la pensée de Meerman chez Montucla (**[2]), le savant historien des mathématiques ; puis chez M. Gartz, auteur d’une dissertation latine sur les traducteurs et commentateurs arabes d’Euclide, publiée en 1823.

Personne cependant n’avait encore pensé à examiner ce traité, signalé ainsi à l’attention des géomètres et des orientalistes, lorsque M. L.-Am. Sédillot annonça dans le Nouveau Journal asiatique (***[3]) qu’il avait découvert, dans un manuscrit arabe de la Bibliothèque royale, un fragment très-intéressant d’un traité d’algèbre. Le contenu de ce morceau présentait une analogie remarquable avec ce qui, selon toute probabilité, devait former le sujet du manuscrit de Leyde. Quelque temps après, M. Sédillot fit connaitre ce

  1. *) Voir la dixième page de sa préface.
  2. **) Hist. des Math., nouv. éd., t. 1, p. 383.
  3. ***) Mai 1834.
a