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Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 2.djvu/117

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tous ses adversaires en fuite, se retire tranquillement vers son logis, emportant l’ancienne et la nouvelle cuirasse, ainsi que l’un et l’autre casque.

Astolphe et Sansonnet s’empressent de la suivre, et s’en reviennent avec elle vers la porte qui conduit à l’hôtellerie où ils se sont arrêtés. Devant eux tous s’écartent. Aquilant et Griffon, tout dolents de s’être vus renversés au premier choc, tiennent la tête basse par grande vergogne, et n’osent se présenter devant Norandin.

Dès qu’ils ont rattrapé leurs chevaux et qu’ils sont remontés en selle, ils courent en toute hâte derrière leurs ennemis. Le roi les suit avec un grand nombre de ses vassaux, tous prêts à mourir ou à le venger. La foule insensée crie : « Sus, sus ! » mais elle se tient éloignée et attend les nouvelles. Griffon arrive au moment où les trois compagnons, s’étant emparés du pont, font volte-face.

À peine arrivé, il reconnaît Astolphe qui porte les mêmes devises, et qui a le même cheval et les mêmes armes que le jour où il occit Orrile l’enchanteur. Il n’avait pu le faire dans la lice, au moment où l’on s’apprêtait à jouter. Dès qu’il l’a reconnu, il le salue et lui demande quels sont ses compagnons ;

Et pourquoi ils ont jeté à terre les armes du tournoi, et montré ainsi si peu de respect pour le roi. Le duc d’Angleterre fait connaître ses compagnons à Griffon. Quant aux armes qui ont été la cause du conflit, il lui dit qu’il ne sait pas grand’ chose à ce sujet, mais qu’étant venus avec Mar-