Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 2.djvu/221

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Il presse le pas, et s’en va cherchant en vain par toutes les chambres, dans toutes les galeries et les salles. Il perd sa peine, et ne peut parvenir à savoir où le paysan perfide a caché Rabican, son coursier fidèle, plus que tout autre rapide à la course. Pendant tout ce jour, il cherche vainement, en haut, en bas, au dedans et au dehors.

Ennuyé et las de tant tourner, il songe qu’il pourrait bien être dans un lieu enchanté, et il se souvient du livre que Logistilla lui a donné dans l’Inde pour qu’il puisse déjouer tous les enchantements dans lesquels il tombera. Il a toujours ce livre à son côté ; il consulte la table, et voit tout de suite à quelle page est le remède.

Le palais enchanté était décrit tout au long dans le livre. On y trouvait aussi les divers moyens de confondre le magicien et de dénouer les liens dans lesquels il retenait tous ces prisonniers. Sous le seuil de la porte était renfermé un esprit. C’était lui qui causait toutes ces illusions, tous ces prestiges. Il suffisait de lever la pierre de son sépulcre, pour voir le château réduit par lui en fumée.

Désireux de conduire à bonne fin une si glorieuse entreprise, le paladin s’empresse d’essayer si le marbre est trop pesant pour son bras. Mais Atlante qui voit ses mains prêtes à détruire tous ses artifices, et qui est inquiet de ce qui peut arriver, vient l’assaillir par de nouveaux enchantements.

Grâce à ses larves diaboliques, il le fait paraître tout différent de ce qu’il est. Pour les uns c’est un géant, pour les autres un paysan, pour d’autres