Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 2.djvu/27

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d’ordinaire à son âge, car il était dans la première fleur de sa jeunesse. Il était fameux et considéré pour sa grande vaillance et son extrême bonté. Roland l’avait converti à notre foi, et lui avait donné le baptême de sa main.

Ils le trouvèrent occupé à élever une forteresse contre le calife d’Égypte. Son intention était d’entourer la montagne du Calvaire d’un mur de deux milles de long. Ils furent accueillis par lui avec cet empressement qui dénote clairement l’amitié sincère ; il les accompagna dans la ville, et leur fit donner des logements dans son royal palais.

Il avait le gouvernement de la ville et y exerçait, au nom de Charles, un juste commandement. Le duc Astolphe lui fit don de ce grand et démesuré géant qui, pour porter des fardeaux, lui valait dix bêtes de somme, tant il était robuste. Astolphe lui donna le géant et lui laissa aussi le filet qui l’en avait rendu maître.

Sansonnet, en échange, donna au duc une riche et belle ceinture pour son épée, et des éperons tout en or, depuis la courroie jusqu’aux molettes. On disait qu’ils avaient jadis appartenu au chevalier qui délivra la damoiselle du dragon. Sansonnet les avait trouvés à JafTa, avec beaucoup d’autres armures, quand il avait pris cette ville.

S’étant confessés de leurs fautes à un monastère qui donnait le bon exemple à toute la contrée, ils visitèrent tous les lieux témoins des mystères de la Passion du Christ, et qui, à l’éternel opprobre des