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Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 2.djvu/304

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au gré de celle qui pouvait tout sur eux. Il leur manquait un de leurs chevaux, car celui du Tartare gisait mort à terre. Aussi Bride-d’Or, qui paissait parmi les herbes fraîches le long de la rive, vint-il fort à propos. Mais me voici arrivé à la fin de ce chant, de sorte qu’avec votre agrément je ferai une pause.


CHANT XXV


Argument. — Roger, après avoir jeté dans le puits l’ècu enchanté, délivre Richardet, frère de Bradamante, du supplice du feu auquel il avait été condamné, et apprend de lui la cause de sa condamnation. Tous les deux passent au château d’Aigremont, où Roger donne de ses nouvelles à Bradamante par une lettre. Puis, en compagnie de Rîchardet et d’Aldigier, il se met en chemin pour empêcher que Maugîs et Vivian soient livrés aux Mayençais. Il rencontre un chevalier sur le lieu même où devait se faire la livraison des deux guerriers de la maison de Clermont.



Oh ! quel violent combat se livrent, dans un cœur juvénile, le désir de la gloire et la fougue de l’amour ! A la vérité, on ne pourrait dire lequel de ces deux sentiments l’emporte sur l’autre, car ils sont tour à tour vainqueurs. En cette circonstance, les deux chevaliers obéirent à la rigoureuse loi du devoir et de l’honneur, en suspendant leur querelle amoureuse pour voler au secours de leur camp.