Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 2.djvu/87

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ni lances ni épieux, car la populace insensée l’avait suivi sans armes. Je remets le reste à l’autre chant, car il est temps, seigneur, de finir celui-ci.


CHANT XVIII


Argument. — Griffon recouvre l’honneur que lui avait enlevé Martan, et ce dernier est puni par Norandin. — Sansonnet et Astolphe rencontrent Marphise, et tous les trois vont à Damas pour assister à un tournoi donné en l’honneur de Griffon. Marphise reconnaît comme étant la sienne l’armure destinée à être donnée en prix au vainqueur, et la réclame. Cette réclamation trouble la fête, mais le calme ne tarde pas à renaître. L’armure est donnée d’un commun accord à Marphise, et les trois guerriers partent pour la France. — Rodomont, ayant été avisé que Doralice lui a été enlevée par Mandricard, sort de Paris pour se venger sur le ravisseur. — Les Maures cèdent à la valeur de Renaud, qui tue Dardinel. Cloridan et Médor transportent le cadavre de leur maître.



Magnanime seigneur, c’est avec raison que j’ai toujours applaudi et que j’applaudis encore à vos belles actions, bien que, par mon style grossier, dur et mal venu, je doive déflorer une grande partie de votre gloire. Mais une vertu me séduit en vous plus que toutes les autres, et c’est à celle-là surtout que j’applaudis du cœur et de la langue : c’est que si chacun trouve auprès de vous un accès facile, il n’y trouve pas cependant une trop facile créance.

Souvent je vous ai vu, prenant la défense d’un