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Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 3.djvu/224

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gea sa course vers Cordoue et Séville, parcourant les rivages de la mer, l’intérieur des terres, jusqu’à ce qu’il eût visité toute l’Espagne.

Il vit le détroit de Gadès et les bornes qu’Hercule posa pour les premiers navigateurs. Il se disposa ensuite à courir çà et là en Afrique, de la mer d’Atlante aux confins de l’Égypte. Il vit les fameuses Baléares, et Iviça qui se trouva droit sur son chemin. Puis, tournant bride, il se dirigea vers Arzilla assise sur la mer qui la sépare de l’Espagne.

Il vit Maroc, Fez, Oran, Hippone, Alger, Bougie, toutes ces superbes cités qui ont autour d’elles comme une couronne d’autres cités, couronne d’or et non de feuillage ou de verdure. Puis, il piqua vers Biserte et Tunis. Il vit Cabès et l’île de Gerbi, Tripoli, Bérénice, Ptolémaïs, et parvint jusqu’aux lieux où le Nil se jette en Asie.

Il vit toute la contrée située entre la mer et les croupes boisées du fier Atlas. Puis, tournant le dos aux monts de Carène, il prit sa route au-dessus des Cyrénéens. Traversant les immenses déserts de sable, il arriva sur les confins de la Nubie, à Albaiada, et laissa derrière lui les ruines de Battus et le grand temple d’Ammon, aujourd’hui détruit.

Dé là, il atteignit une autre Trémisène qui suit la loi de Mahomet. Puis il tourna les ailes de son coursier vers les autres Éthiopiens qui sont situés au delà du Nil. Il suivit le chemin de la cité de Nubie, filant dans les airs entre Dobada et Coallé.