Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 4.djvu/109

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Quand ils eurent terminé leurs préparatifs, les chevaliers déployèrent la voile. Astolphe et Sansonnet restèrent pour commander la grande armée de la Foi. Fleur-de-Lys, le cœur oppressé par la crainte, et remplissant l’air de ses vœux et de ses plaintes, suivit des yeux les voiles du navire aussi loin que ses regards purent les apercevoir sur la haute mer.

Astolphe et Sansonnet eurent beaucoup de peine à l’arracher à la contemplation des Ilots, et à la ramener au palais. Ils la laissèrent sur son lit. affolée d’angoisse. Cependant une bonne brise poussait le groupe illustre des trois braves chevaliers. Le navire s’en vint aborder droit à l’île où devait avoir lieu une telle bataille.

Le chevalier d’Anglante, son beau-frère Olivier et Brandimart, descendus à terre, plantèrent les premiers leur tente du côté de l’est. Peut-être ne le firent-ils pas sans intention. Le même jour, arriva Agramant qui s’établit au côté opposé. Mais, comme l’heure était déjà avancée, le combat fut remis au lever de l’aurore.

Des deux côtés, jusqu’au jour, les serviteurs armés font la garJe. Le soir venu, Brandimart se dirige vers les logements des Sarrasins et, avec la permission de Roland, il va trouver le roi africain dont’il avait été l’ami. Brandimart était venu autrefois en France sous la bannière du roi Agramant.

Après les salutations et l’échange de poignées de main, le fidèle chevalier s’adresse d’une manière amicale au roi païen, et l’engage à ne pas