Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 4.djvu/147

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les statues supérieures, et où pouvaient se lire aussi leurs propres noms en lettres brillantes. Renaud, à la lueur des torches, admirait une à une les dames et les chevaliers.

La première inscription qui frappa ses yeux portait le nom longuement honoré de Lucrèce Borgia, dont la beauté et l’honnêteté étaient mises par Rome, sa patrie, bien au-dessus de celles de l’antique Lucrèce. Les deux statues qu’on avait destinées à supporter une si excellente et si honorable charge portaient écrits les noms de Antonio Tebaldo et Hercule Strozza, un Linus et un Orphée.

La statue qui venait après était non moins belle et non moins agréable à voir ; son inscription disait : Voici la fille d’Hercule, Isabelle. Ferrare se montrera plus heureuse de l’avoir vue naître que de tous les autres biens que la fortune favorable lui a accordés et lui accordera pendant la suite des siècles.

Les deux statues qui se montraient désireuses de célébrer constamment sa gloire avaient toutes deux le prénom de Jean-Jacques ; l’un s’appelait Calandra, l’autre Bardelone. Dans le troisième et le quatrième côté, où l’eau s’échappait hors du pavillon par d’étroites rigoles, étaient deux dames ayant même patrie, même famille, même réputation, même beauté et même valeur.

L’une s’appelait Elisabeth, l’autre Léonora. Ainsi que le racontait l’écrit sculpté sur le marbre, la terre de Mantoue se glorifiera encore plus de