Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 4.djvu/149

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sa figure est belle. » Le savant Celio Calcaguin, de sa claire trompette fera longtemps retentir sa gloire et son beau nom dans le royaume des Parthes, dans celui de Mauritanie, dans l’Inde et dans toute l’Espagne.

Elle aura aussi, pour chanter sa gloire, un Marco Cavallo, qui fera jaillir d’Ancône une source.de poésie aussi abondante que celle que le cheval ailé fit jaillir autrefois d’une montagne sacrée, le Parnasse ou l’Hélicon, je ne sais plus laquelle. Auprès de Diane, Béatrice levait son front ; l’inscription qui lui était consacrée s’exprimait ainsi : Vivante, Béatrice rendra son époux heureux ; elle le laissera malheureux après sa mort ;

Ainsi que toute l’Italie qui avec elle sera triomphante, et après elle retombera captive. Un seigneur de Corregio paraissait écrire et chanter ses louanges, ainsi que Timothée, l’honneur des Bendedeï. Tous deux feront s’arrêter sur ses rives, aux sons de leurs luths harmonieux, le fleuve où il fut pleuré jadis des larmes d’ambre.

Entre celle-ci et la colonne représentant Lucrèce Borgia, dont je viens de parler, était une grande dame représentée en albâtre, et d’un aspect si grandiose et si sublime, que sous son simple voile, et sous ses vêtements noirs et modestes, sans ornements d’or et sans pierreries, elle ne paraissait pas moins belle, parmi toutes les autres statues, que Vénus au milieu des autres étoiles.

On ne pouvait, en la contemplant attentivement, reconnaître qui l’emportait le plus en elle,