Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 4.djvu/198

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coussins non moins beaux et non moins richement ouvragés, gisait le chevalier, revêtu d’un habit de même couleur et d’un travail exquis.

Le cortège était précédé de trois cents individus, pris parmi les plus pauvres de la ville, et tous couverts de vêtements noirs et retombant jusqu’à terre. Derrière le corps suivaient cent pages, montés sur autant de chevaux choisis, et bons pour le combat. Chevaux et pages marchaient balayant le sol de leurs habits de deuil.

Devant et derrière le catafalque se déployaient de nombreuses bannières aux couleurs éclatantes. Elles avaient été enlevées au milieu de mille escadrons vaincus, et conquises sur César et sur Pierre par le vaillant dont les forces gisaient maintenant éteintes. On voyait aussi une multitude d’écuyers, portant les insignes des illustres guerriers auxquels ces bannières avaient été enlevées.

Puis venaient cent et cent autres personnages, préposés aux diverses cérémonies des funérailles. Ils portaient, comme les autres, des torches allumées. Ils disparaissaient, plutôt qu’ils n’en étaient vêtus, sous leurs vêtements noirs. Roland les suivait ; par moments, ses yeux rouges et abattus se noyaient de larmes. Renaud venait, non moins triste. Olivier avait été retenu sur son lit de douleur par son pied brisé.

Il serait trop long de vous décrire, dans ces vers, toutes les cérémonies qui eurent lieu, et de vous dire la quantité de vêtements noirs ou de couleur sombre qui y furent employés, ainsi que