Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 4.djvu/209

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et douloureuse de Roland, il comprit que la France pourrait désormais être à l’abri des attaques de l’Afrique, et il songea à renvoyer le roi des Nubiens, avec son armée, par le même chemin qu’il avait suivi pour venir avec elle assiéger Biserte.

Le fils d’Ogier avait déjà renvoyé en Afrique la flotte avec laquelle il avait mis en pièces l’armée païenne. Astolphe avait alors produit un nouveau miracle. Aussitôt que l’armée mauresque eut quitté les navires, le duc remit chaque carène, chaque proue et chaque poupe dans son premier état, c’est-à-dire qu’il les changea en feuilles. Puis vint le vent qui les emporta dans les airs comme une chose légère, et les fit promptement disparaître.

Qui à pied et qui à cheval, tous les escadrons nubiens quittèrent l’Afrique. Mais auparavant, Astolphe remercia vivement Sénapes de lui être venu en aide de sa personne et avec toutes ses forces. Astolphe lui donna à emporter le terrible vent d’Austral, renfermé dans l’outre.

Je veux parler du vent du midi qui d’habitude soulève avec une telle rage les sables du désert, qu’il les fait se dresser comme des vagues jusqu’au ciel où il fait monter une fine poussière. Il le leur donna prisonnier dans l’outre, afin qu’ils l’emportassent avec eux, et qu’il ne pût leur nuire. Une fois arrivés dans leurs pays, ils pourraient rendre la liberté à leur prisonnier.

Turpin raconte comment, arrivés aux défilés de