Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 4.djvu/230

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la défaite des Grecs, et qui leur a tué tant de monde. Il court au palais, et réclame une audience du gouverneur pour une communication importante. Il est introduit sur-le-champ, et il dit ce que je me réserve de vous dire dans l’autre chant.


CHANT XLV


Argument. — Roger, saisi pendant son sommeil, devient le prisonnier de Théodora, sœur de l’empereur Constantin. — Entre temps, Charles, à la requête de Bradamante, a fait publier que quiconque voudra l’avoir pour femme devra se battre avec elle et la vaincre. — Léon, qui a conçu de l’amitié et de l’estime pour Roger, sans le connaître, le tire de prison et l’engage à combattre en son nom contre Bradamante. Roger, portant les insignes de Léon, se bat contre la guerrière. Survient la nuit ; Charles fait cesser le combat et donne Bradamante à celui qu’il croit être Léon. Roger, désespéré, veut se tuer ; mais Marphise va trouver Charles et empêche ce mariage.


Plus l’on voit l’homme misérable au faîte de la roue mobile de la Fortune, et plus on est près de le voir les pieds où il avait la tête, et d’assister à sa chute profonde. Nous en avons pour exemples Polycrates, le roi de Lydie, Denys et d’autres que je ne nomme pas, et qui sont passés en un jour du sommet de la Fortune à l’extrême misère.

Par contre, plus l’homme est au bas de cette même roue, et plus il se trouve près de remonter