Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 4.djvu/262

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sines de mon seigneur de Bozzolo,avec les Torella, les Bentivoglio, les Visconti et les Palavicini. Parmi toutes les dames de nos jours, parmi celles que la renommée a rendues illustres chez les Grecs, les Barbares ou les Latins, aucune n’a eu et n’a la grâce et la beauté

De Giulia Gonzaga. Partout où elle porte ses pas, partout où elle tourne ses regards sereins, non seulement toutes les autres beautés s’effacent, mais on l’admire comme une déesse descendue du ciel. Près d’elle est sa cousine, dont la fortune en courroux n’a jamais pu ébranler la fidélité. Voici Anna d’Aragon, flambeau de la maison du Guast,

Anna, belle, gente, courtoise et sage, sanctuaire de chasteté, de fidélité et d’amour. Sa sœur est avec elle ; partout où rayonne son altière beauté, toutes les autres sont éclipsées. Voici celle qui, donnant un exemple unique au monde, et bravant les Parques et la mort, a arraché aux sombres plages du Styx, et a fait resplendir au ciel son invincible époux.

Là sont les dames de Ferrare et celles de la cour d’Urbino. Je reconnais celles de Mantoue, et toutes les belles que possèdent la Lombardie et le pays toscan. Si mes yeux ne sont point éblouis par l’éclat de visages si beaux, le chevalier qui s’avance au milieu d’elles, et qu’elles entourent de tant de respect, est la grande lumière d’Arezzo, l’unique Accolti.

Je vois aussi dans ce groupe Benedetto, son neveu, qui porte le chapeau et le manteau de pourpre ;