Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 4.djvu/272

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en possession de leurs États, et de le couronner. L’écuyer de Roger, les ayant rencontrés, leur avait donné des nouvelles de son maître.

Il raconta la bataille que Roger avait livrée à Belgrade en faveur des Bulgares, et dans laquelle Léon et l’empereur avaient été vaincus, après avoir vu leur armée défaite et en partie massacrée. En reconnaissance de ce fait d’armes, les Bulgares, à l’exclusion de tous ceux de leur race, l’avaient pris pour leur roi. Puis il dit comment il avait été fait prisonnier à Novigrade par Ungiard, et livré à Théodora,

Et qu’il était venu la nouvelle certaine qu’on avait trouvé le geôlier étranglé, la porte de la prison ouverte et le prisonnier enfui. Depuis, on n’en avait pas eu d’autre nouvelle. Roger entra dans la ville par un chemin ouvert, et sans être vu de personne. Le lendemain matin, accompagné de Léon, il se présenta devant Charlemagne.

Ainsi qu’il était convenu entre Léon et lui, Roger se présenta avec l’oiseau d’or à deux têtes sur champ de gueule, la même soubreveste et les mêmes insignes qu’il avait lors de son combat avec Bradamante, et qui étaient encore toutes tailladées, toutes percées de coups, de sorte qu’on le reconnut tout de suite pour le chevalier qui avait combattu contre Bradamante.

Léon se tenait à ses côtés sans armes, revêtu de ses riches habits royaux, et entouré d’une suite nombreuse et choisie. Il s’inclina devant Charles, qui s’était déjà levé pour venir à sa rencontre, et,