Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 4.djvu/278

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drait s’y rendre. Par ses ordres, on dressa dans la campagne des tentes ornées de feuillage et de fleurs, tapissées d’or et de soie, et plus agréables à voir que n’importe quel lieu du monde.

Jamais Paris n’aurait pu contenir l’innombrable quantité d’étrangers, pauvres ou riches, de tous rangs, Grecs, Barbares, Latins, qui y étaient accourus. Les grands seigneurs et les ambassades venues de toutes les parties du globe, ne cessaient d’affluer. Tous ces hôtes furent très commodément logés sous les pavillons et sous les tentes de verdure.

La nuit qui précéda les noces, la magicienne Mélisse avait fait superbement et très originalement orner l’appartement nuptial. Elle avait du reste tout préparé de longue main, car, dans sa science de l’avenir, elle avait depuis longtemps prévu que ce beau couple serait enfin uni ; elle savait que leurs douloureuses épreuves se termineraient heureusement.

Elle avait fait placer le lit nuptial, — ce lit qui devait être si fécond — au milieu d’un vaste pavillon, le plus riche, le plus orné, le plus agréable qu’on eût jamais élevé pour faire la guerre ou pour célébrer la paix. On n’en vit plus de pareil depuis, dans tout l’univers. Mélisse l’avait fait transporter des rivages de Thrace, après l’avoir enlevé à Constantin qui en avait fait sa tente sur le bord de la mer.

Mélisse, du consentement de Léon, ou plutôt pour jouir de son étonnement et lui montrer à