Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 4.djvu/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dimart, Sansonnet, Olivier et Dudon en font autant, et tous s’avancent en même temps vers le neveu de Charles, dans l’intention de le saisir.

Roland, se voyant entouré, brandit son bâton en fou, en désespéré. Il en assène un coup terrible à Dudon qui, la tête protégée par son écu, cherche à s’approcher de lui. Si Olivier n’avait pas amorti le coup avec son épée, le bâton aurait brisé l’écu, le casque, la tête et le buste.

L’écu seul est brisé, et le coup s’abat sur le casque comme une tempête ; Dudon tombe à terre. Au même moment, Sansonnet, du tranchant de son épée, porte un tel coup, que le bâton est coupé net à plus de deux brasses. Brandimart saisit le comte par derrière et le serre aussi fortement qu’il peut dans ses deux bras, tandis qu’Astolphe le saisit par les jambes.

Roland se débat, et envoie rouler l’Anglais à dix pas ; mais il ne peut faire lâcher prise à Brandimart qui l’étreint avec une force nouTelle. Olivier s’étant un peu trop approché, il lui applique un coup de poing si rude et si violent, qu’il le renverse pâle et sans vie, et rendant le sang par le nez et par les yeux.

Et si ce n’eût été le casque excellent qu’avait Olivier, ce coup de poing l’aurait tué. Quoi qu’il en soit, il tombe comme s’il allait rendre son âme à Dieu. Dudon et Astolphe se sont relevés ; le premier a la figure tout enflée. Tous deux se joignent à Sansonnet dont le beau coup d’épée vient de briser en deux le bâton, et tous se jettent ensemble sur Roland.