Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 4.djvu/71

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Dudon l’étreint vigoureusement par derrière, tout en cherchant à le renverser avec le pied. Astolphe et les autres l’ont pris par les bras. À eux tous, ils ne peuvent encore le contenir. Celui qui a vu le taureau auquel on donne la chasse courir en mugissant, emportant avec lui, sans pouvoir s’en débarrasser, les chiens féroces pendus à ses oreilles,

Pourra se faire une idée de Roland entraînant avec lui tous ces guerriers. Cependant, Olivier se relève de l’endroit où le formidable coup de poing l’avait étendu. Il voit combien il sera difficile de mettre le projet d’Astolphe à exécution. Soudain, il imagine un moyen pour faire tomber Roland, et ce moyen lui réussit en effet.

Il se fait apporter plusieurs cordes auxquelles il fait faire des nœuds coulants que l’on passe aux jambes et aux bras du comte, puis il donne le bout des cordes à tenir à plusieurs des assistants. Grâce à ce moyen, employé par le maréchal-ferrant pour renverser les chevaux et les bœufs, Roland est enfin couché à terre.

Dès qu’il est renversé, tous se jettent sur lui, et lui lient fortement les pieds et les mains. Roland se débat avec fureur, mais tous ses efforts sont vains. Astolphe ordonne qu’on l’emporte, afin de procéder à sa guérison. Dudon, le plus vigoureux de tous, le charge sur ses épaules, et le porte sur l’extrême bord de la mer.

Astolphe le fait laver sept fois et le fait plonger sept fois dans l’eau, jusqu’à ce que sa figure et