Page:L’Arioste - Roland furieux, trad. Reynard, 1880, volume 4.djvu/79

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voyant que personne ne venait à leur secours, et sentant la force et l’haleine leur manquer, bravaient les flammes qu’ils avaient fui tout d’abord. La crainte de se noyer leur faisait saisir quelque morceau de bois enflammé, et pour fuir un genre de mort, ils s’exposaient à deux.

D’autres enfin, pour échapper à l’épée et à la hache de l’ennemi levées sur leur tête, se précipitaient en vain dans la mer ; les pierres et les flèches ne leur laissaient pas le temps de gagner le large. Mais peut-être serait-il utile et sage de finir là mon chant, pendant qu’il vous intéresse encore, plutôt que de le poursuivre jusqu’à ce qu’il vous ennuie.


CHANT XL


Argument. — La flotte d’Agramant ayant été battue et brûlée, les chrétiens assiègent Biserte qui est prise d’assaut, mise au pillage et livrée aux flammes. Agramant se réfugie à Lampéduse avec Sobrin. Ayant trouvé Gradasse dans cette île, ils arrêtent tous les trois le projet de défier Roland et deux autres chevaliers chrétiens au combat. Roland accueille volontiers cette offre, et choisit pour compagnons Brandimart et Olivier. — Entre temps, Roger, retournant à Arles, délivre sept rois africains que Dudon conduisait prisonniers, et en vient aux mains avec ce dernier.

Il serait trop long de m’appesantir sur les diverses péripéties de ce combat naval. Il me semble du reste que vous les décrire, à vous, magnanime fils de l’invincible Hercule, ce serait,