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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/104

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

manifeste sa connaissance du caractère irrégulier de l’achat que par une augmentation de prix, en trompant le plus possible sur la qualité du bijou. Ses scrupules sont d’autant plus atténués qu’il sait que ce bijou parera les mains ou le cou d’une demi-mondaine, qui peut être soupçonnée de porter du faux, que ce sera un bijou à destinée incertaine, susceptible d’être mis en gage, porté au mont-de-piété, et non un de ces bijoux de famille qui se transmettent honorablement dans les corbeilles de fiançailles.

Plus directement que le bijoutier, le couturier, s’il fait des robes, se plaît à savoir que des messieurs bons payeurs les enlèvent.

Le baron de T… m’a affirmé souvent que, grâce à quelques amitiés dans le personnel, les maisons de couture étaient pour lui plus fructueuses que les maisons de rendez-vous. Il avait toujours à payer, il est vrai, une note arriérée que le couturier avisé remettait au bon moment. Il ajoutait que cela valait bien les renseignements d’une précision presque médicale que seuls peuvent donner ceux qui sont appelés à remédier à l’imperfection des lignes, qui rembourrent le sein, qui équilibrent les hanches.