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Page:L’Art de séduire les hommes, suivi de L’Amour et les poisons, 1915.djvu/105

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L’ART DE SÉDUIRE LES HOMMES

De quelle immense indulgence ne doit pas être rempli le cœur du photographe et quel secret contentement il est obligé de déguiser ! Il lui arrive de recevoir une jeune femme rougissante, une jeune femme bien faite, qui lui demande d’éloigner un instant son employé pour lui parler en tête à tête.

Ce qu’elle a à dire est bien difficile ? Elle se trouble, elle a des réticences, et le photographe est obligé de la mettre sur la voie en disant que le photographe est le confesseur de la beauté.

Plus encouragée, elle s’explique :

— Les hommes sont très exigeants dans leur amour… j’ai un amant qui m’adore… Il est quelquefois loin de moi et ne m’a promis d’être fidèle qu’à la condition d’avoir toujours sous les yeux l’image entière de ce qu’il aime ; enfin, il veut ma photographie toute nue…

Le photographe ne sourcille pas. Il demande simplement quelle est la pose choisie.

Et la jeune femme ajoute aussitôt qu’il y a en effet une pose préférée.

On passe dans l’atelier. Admirablement nue, elle apparaît aussitôt, Les conseils techniques habituels ne sont plus de mise et le photographe n’a qu’à apprêter son appareil en silence. Car, si